« Par le biais de la médecine et de la chirurgie, les femmes peuvent désormais accéder ou retrouver, au niveau de leurs parties génitales, un aspect esthétique acceptable et une vie intime qui leur convienne », souligne le docteur Catherine Bergeret-Galley, chirurgien plastique et esthétique à Paris, membre de la Société Française des Chirurgiens Esthétiques Plasticiens (SOFCEP). Les demandes les plus fréquentes, émanant des jeunes femmes, concernent l’aspect de leur sexe. « De nombreuses jeunes filles, souvent vierges, viennent me voir en consultation pour savoir si leur sexe est « normal ». Dans 9 cas sur 10, je les rassure sur l’esthétique de leur anatomie intime », confie le docteur Bergeret-Galley. Certaines jeunes femmes peuvent, toutefois, souffrir d’anomalies localisées au niveau des lèvres internes (petites lèvres) et, plus rarement, des lèvres externes (grand lèvres).
La nymphoplastie : une opération fréquente …
Les organes génitaux externes peuvent également être endommagés après des accouchements multiples ou traumatiques, notamment lorsque des instruments (de type forceps ou ventouse) sont utilisés ; « Beaucoup de femmes se plaignent de l’aspect de leurs petit lèvres (plus grandes que leurs grandes lèvres). Certaines patientes ont des petites lèvres dites « prolabées » qui pendent en dessous et en dehors des grandes lèvres. Outre l’aspect inesthétique, le fait d’avoir des petites lèvres trop grandes er volumineuses peut être invalidant (lors de la pratique sportive/ équitation ou vélo, par example) et mal vécu par les femmes et leur conjoint lors des rapport intimes », indique le docteur Bergeret-Galley. Pour améliorer l’esthétique des lèvres et la gêne que celles-ci peuvent engendrer, il existe une chirurgie spécifique : la nymphoplastie (ou labiaplastie). « Il s’agit d’une opération fréquente, permettant de remodeler et de réduire les lèvres. Elle est réalisée en ambulatoire : la patiente peut rentrer chez elle le jour même de l’opération », affirme le docteur Bergeret-Galley. …aux suites simples
Les grandes lèvres aussi peuvent être anormalement grandes : il est possible de les réduire en même temps que la nymphoplastie des petites lèvres. « Les suites de la nymphoplastie sont simples. La cicatrisation se fat normalement dans les 2 semaines mais il est recommandé d’éviter les rapports sexuels pendant 4 semaines. Un mois après l’opération aucune cicatrice n’est visible et la femme retrouve la sensibilité des lèvres », précise le docteur Bergeret-Galley. Un lipofilling vaginal peut également être associé à cette chirurgie. Cette technique médicale consiste à prélever la propre graisse de la patiente afin de la lui réinjecter sur la paroi vaginale. Elle permet de diminuer le diamètre du vagin, d’améliorer la sécheresse vaginale, mais aussi, de remédier à l’inconfort ressenti par certaines femmes durant leurs rapports intimes.
Traiter la béance vulvo-vaginale…
Outre l’esthétique des petites et des grandes lèvres, certaines femmes peuvent souffrir d’une béance vulvo-vaginale. Il s’agit, dans la plupart des cas, de séquelles d’accouchements par voie basse (épisiotomie, déchirures, forceps, bébé très gros…). « Le vagin est entouré de muscles, autour de l’ouverture, mais aussi le long de ses murs. Pendant les accouchements naturels, ces muscles s’élargissent et se distendent pour permettre la sortie du bébé. Pour beaucoup de femmes, ils ne retournent pas à leur taille, ni à leur forme originelle. Par ailleurs, après un accouchement difficile, les muscles de l’orifice externe ont parfois été coupés par le gynécologue-obstétricien afin de faciliter l’accouchement et cette incision n’est pas toujours facile à réparer », confie le docteur Bergeret-Galley. Résultat : le vagin devient sans forme, plus large qu’avant et moins contractile. Ceci engendre, le plus souvent, une absence de plaisir et, parfois, des douleurs lors des rapports sexuelles.
…via vaginoplastie
Les femmes se plaignent aussi de l’existence de gaz vaginaux pendant les rapports. Par ailleurs, lors de baignades en mer ou à la piscine, de l’eau peut entrer dans le vagin, ce qui est source d’inconfort. Car il existe souvent une insuffisance des muscles du périnée. « Les femmes qui souffrent de béance vulvaire peuvent bénéficier d’une vaginoplastie. « Cette chirurgie réparatrice consiste à suturer et rapprocher les muscles qui entourent le vagin. Elle permet de réparer le relâchement musculaire et donc, de resserrer le vagin. La cicatrisation se fait dans le mois qui suit l’opération mais il est recommandé d’éviter les rapports sexuels pendant 6 semaines. A la fin de la cicatrisation, lorsque les fils se sont résorbés, il ne reste aucune cicatrice visible. La sensibilité et le confort vaginal se rétablissent deux mois après l’opération. Une vie de couple « normale » peut alors recommencer ! », conclut le docteur Bergeret Galley.
Le cas particulier de l’excision
« Cette mutilation qui consiste en l’ablation plus ou moins complète du clitoris et des petites lèvres, concerne 200 millions de femmes dans le monde et 60 000 en France », explique le docteur Natalie Rajaonarivelo, chirurgien plasticien à Paris. (Selon la dernière actualisation, le chiffre de 125 000 femmes est annoncé dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 27 juillet. [NDLR]). « La demande de réparation est de plus en plus fréquente et est le plus souvent formulée par des femmes en grande détresse psychologique, ajoute le docteur Rajaonarivelo. L’intervention consiste à aller chercher la partie interne, qui est très longue, du clitoris et le faire ressortir à l’extérieur pour recréer l gland clitoridien. Si, esthétiquement, la reconstruction n’apparait pas 100% naturelle, elle change néanmoins la vie des patientes qui retrouvent leur intégrité et même parfois leurs sensations. » précise la praticienne. Cette procédure mise au point par le docteur Piere Foldes, urologue et le professeur Paniel , gynécologue qui se déroule sous anesthésie général est remboursée par la Sécurité sociale.
Côté Santé - 18/09/2019
Informations sur la vaginoplastie ?
Posté dans Actualités, Corps le 09 mar 2020