Vous devez subir l’ablation d’une tumeur localisée au niveau du sein. Il s’agit d’une tumorectomie mammaire.
Cette intervention consiste à enlever la partie de votre sein où la tumeur a été localisée.
Elle a pour but de retirer la totalité des lésions (cancer, micro calcifications ou lésion bénigne…), tout en préservant le maximum de tissus pour remodeler le sein que vous allez conserver.
Cette opération chirurgicale est intégrée dans un programme de traitement associant plusieurs disciplines. Celui-ci vous a été, ou vous sera, exposé par votre chirurgien.
La tumorectomie s’effectue sous anesthésie générale.
L’anesthésiste-réanimateur, responsable de cette partie de votre intervention, répondra à toutes les questions relatives à sa spécialité lors de la consultation préopératoire.
N’oubliez pas de préciser à votre chirurgien et à votre anesthésiste les traitements que vous prenez régulièrement et en particulier l’aspirine, les anti coagulants…
Si vous avez déjà présenté des réactions allergiques, vous devez également le leur signaler.
Enfin, lors de votre hospitalisation, apportez tous les documents médicaux en votre possession : les mammographies et échographies mammaires récentes, etc.
En général, votre entrée sera programmée le matin de l’intervention. Vous devrez rester à jeun à partir de minuit la veille. En règle 6 heures de jeûne avant l’intervention programmée.
A jeun depuis la veille au soir, vous serez prise en charge par l’équipe infirmière et médicale. Le rasage ou l’épilation axillaire aura été fait 3 à 5 jours avant, puis vous prenez une douche avec un produit antiseptique. Après une prémédication à base de tranquillisants, vous serez conduite au bloc opératoire.
Une perfusion vous sera posée puis l’anesthésie débutera.
La durée de l’intervention est habituellement de moins d’1 h à 1 h30.
La localisation de la cicatrice varie selon le siège de la lésion. La tumeur est retirée avec la glande qui l’entoure, puis le sein est remodelé pour lui laisser une forme harmonieuse. Si un prélèvement ganglionnaire est nécessaire, il est souvent réalisé pendant la même intervention par une prolongation de l’incision ou par une seconde incision dans l’aisselle (curage axillaire)
Un système de drainage, aussi appelé Redon est parfois mis en place.
Dans certains cas, la lésion à retirer n’est pas palpable. Le chirurgien peut alors proposer un repérage préopératoire au moyen d’un petit fil métallique placé sous échographie ou mammographie au niveau de la lésion. Ce geste se fait la veille ou le matin de l’intervention en radiologie. L’emplacement de la lésion peut aussi être repéré par un simple marquage au feutre sur la peau. Ce repérage permet au chirurgien de retrouver plus facilement la lésion pendant l’opération.
Dans le cas où le diagnostic de cancer n’a pu être fait de façon certaine avant l’intervention, le chirurgien peut demander un examen rapide de la lésion : il s’agit d’une étude au laboratoire d’anatomopathologie pour confirmer ou infirmer la nature cancéreuse de la lésion. Avec votre accord préalable, le chirurgien peut réaliser une biopsie des ganglions de l’aisselle. Cependant, cet examen en temps réel ne permet pas toujours de connaître la nature cancéreuse de la lésion et des examens plus longs s’imposent alors.
Selon les résultats, une seconde intervention pourra éventuellement être proposée.
En cours d’opération, le chirurgien peut se trouver face à un imprévu imposant des actes complémentaires qu’il estimerait nécessaires. Il arrive aussi que l’ablation prévue de la lésion soit insuffisante. Votre chirurgien pourra alors vous proposer une exérèse plus large, parfois une mastectomie lors d’une nouvelle intervention à programmer.
Vous séjournerez en salle de réveil avant de retourner dans votre chambre et un éventuel traitement postopératoire sera lancé.
La reprise d’une alimentation normale a lieu le jour-même.
La sortie est souvent prévue dès le soir de l’intervention, si vous n’avez pas eu de curage axillaire et en l’absence de drainage, selon la cicatrisation et votre état général.
Des ordonnances vous seront remises avant la sortie et un rendez-vous sera fixé pour la consultation post opératoire et l’annonce des résultats des analyses au microscope.
Les fils de suture sont le plus souvent résorbables et la cicatrice ne nécessite aucun soin particulier, sinon une toilette quotidienne soigneuse, à l’eau et au savon, suivie d’un séchage minutieux. Vous pourrez prendre des douches dès le lendemain de l’intervention, si vous n’avez pas eu de drainage mais il est recommandé d’attendre un mois avant d’immerger la cicatrice dans un bain. Le port d’un soutien-gorge sans armature est recommandé.
En cas de fièvre, de désunion de la cicatrice, d’écoulement important, de douleurs notoires, notamment dans les mollets ou de toute autre anomalie, il est indispensable d’en informer votre médecin.
La tumorectomie est une intervention courante dont le déroulement est simple dans la majorité des cas. Après l’intervention, la douleur est très variable mais reste souvent modérée. Traitée de manière préventive et adaptée à votre cas, la douleur fait l’objet de toute notre attention et en particulier les 24 premières heures. Après quelques jours, la douleur spontanée est minime et seule persiste une douleur à la palpation de la zone opérée.
Parfois, une poche de liquide appelée lymphocèle peut se former sous la cicatrice. Il peut alors être nécessaire d’évacuer le liquide par une ou plusieurs ponctions. Lors de votre sortie, il vous sera remis un numéro de téléphone à appeler en cas de besoin.
La cicatrisation cutanée peut parfois être difficile, en particulier après une radiothérapie.
Les nécroses cutanées et les désunions de cicatrice impliqueront des soins prolongés et la cicatrisation sera plus longue.
Les hématomes et les infections sont des complications qui peuvent survenir localement. Des soins locaux suffisent souvent pour les traiter, néanmoins dans de rares cas, une nouvelle intervention doit être programmée pour laver et drainer la cavité.
La tumorectomie s’associe toujours à un remodelage de la glande afin d’éviter les déformations post opératoires. Cependant, en fonction des cas, c’est-à-dire selon le volume de la lésion sa localisation et le volume du sein, une asymétrie entre les deux seins peut persister. Vos antécédents et/ou un traitement pris avant l’opération peuvent favoriser la survenue de certains risques. Il est donc impératif d’informer le médecin de vos antécédents personnels et familiaux et de l’ensemble des traitements et médicaments que vous prenez.
Tout acte médical, investigation, exploration, intervention sur le corps humain, même conduit dans des conditions de compétence et de sécurité conformes aux données actuelles de la science et de la réglementation en vigueur, recèle un risque de complication.
Dans le cas exceptionnel d’une hémorragie importante, une transfusion sanguine ou de produits dérivés du sang peut être nécessaire. Sauf cas particulier, un traitement anticoagulant est prescrit après l’opération afin de réduire le risque de phlébite ou d’embolie.